Principes et Remèdes

En quoi l'homéopathie diffère-t-elle de l'allopathie? Quels sont les principes de cette "médecine douce", ses limites et ses possibilités? Toute la lumière sur le sujet, pour comprendre et choisir en connaissance de cause. De A à Z, les maux et les malaises les plus courants que l'on peut soigner soi-même; les principaux remèdes, avec leurs caractéristiques et leurs indications selon les symptômes.

LES REMÈDES HOMÉOPATHIQUES : Les substances végétales


Les plantes représentent la grande majorité des substances employées pour préparer les remèdes homéopathiques. Elles sont choisies avec un soin extrême et utilisées très rapidement après avoir été cueillies dans leur habitat naturel, c'est-à-dire à l'état frais et à l'état sauvage. Le moment de la cueillette est très important, car il est prouvé que la valeur thérapeutique de la plante varie avec le temps. La plante est utilisée entièrement ou en partie (fleurs, feuilles, racines, écorces, etc.).
Une grande précision dans la détermination des espèces, des sous-espèces, des variétés, est indispensable et pose d'ailleurs des problèmes de classification très délicats dans l'uniformisation des pharmacopées.
Notons enfin que des plantes exotiques sont également utilisées, ainsi que des plantes desséchées et cultivées, mais c'est beaucoup plus rare, du moins dans ce dernier cas.

  • Les teintures-mères
Les substances sont ensuite transformées en teintures alcooliques appelées teintures-mères, car elles sont en quelque sorte les « mères » des dilutions futures. Une teinture-mère de substance végétale est une macération dans l'alcool d'une plante fraîche ou d'une de ses parties ou, plus rarement, d'une plante desséchée. Cette préparation s'opère selon une technique précise, parfaitement définie par le Codex français. La macération et l'obtention de la teinture-mère dure un peu plus de trois semaines. La préparation de la teinture-mère se fait généralement dans un récipient de verre, car les récipients métalliques, particulièrement ceux en acier inoxydable, altèrent la substance préparée. Quoiqu'il en soit, les teintures-mères doivent être conservées dans des récipients hermétiquement bouchés, à l'abri de la lumière et dans un endroit frais. Dans ces conditions, elles peuvent se conserver environ cinq ans. Les teintures-mères, nous l'avons dit. sont la base des dilutions homéopathiques. Il peut cependant arriver qu'elles soient prescrites telles quelles. Le médecin les indique alors comme ceci : nom du remède suivi des initiales, en majuscules, de teinture-mère, soit T.M. Par exemple : Calendula T.M.

LES PRINCIPES DE L'HOMÉOPATHIE : Loi d'individualisation

Loi d'Individualisation
Chaque individu réagit à sa manière, selon sa constitution, son tempérament, son passé, etc., en un mot son « ego », à n'importe quelle maladie, et il en va ainsi de tous les hommes. Il ne s'agira donc pas pour le médecin de soigner une maladie, mais un malade. Celui-ci est un tout qu'il faut traiter comme un tout. C'est pourquoi l'homéopathie est une médecine individuelle.

Nous possédons une hérédité et celle-ci détermine notre constitution, voire notre tempérament. Cet ensemble qui fait de nous un individu unique subit des influences physiques auxquelles nous réagissons justement selon ce que nous sommes. Quand ces influences sont nuisibles, pathologiques, en d'autres mots lorsque nous sommes malades, ces réactions se traduisent par des manifestations plus ou moins visibles de notre organisme ; ce sont les symptômes. La médecine classique identifiera certains de ces symptômes comme caractéristiques de telle maladie, mais tiendra souvent les autres pour quantité négligeable. Le médecin homéopathe, par contre, les passera tous en revue, vous questionnera et établira un véritable dossier de votre état d'individu malade, car son but n'est pas d'identifier une maladie, mais de découvrir à quelle pathogénésie votre tableau symptomatique correspond, c'est-à-dire quel remède unique, quel simillimum, pourra vous guérir. Mais, dans certains cas, plusieurs remèdes seront nécessaires.

Nous venons de voir que l'individualisation du malade était fondamentale pour l'homéopathie. Cette importance accordée à l'individu a conduit Hahnemann, - après Hippocrate et bien d'autres, à essayer d'établir une classification des individus d'après leur diathèse, c'est-à-dire leur prédisposition pathologique. Plus tard, cette typologie s'est modifiée. Nous en parlerons plus loin, au chapitre consacré aux typologies.

LA CONSULTATION DE L'HOMÉOPATHIE : Le traitement

•    Premier cas : Votre homéopathe est un uniciste, voire un kentiste, espèce plus rare encore. Il est partisan, comme Hahnemann, du remède unique qui reproduit tous les symptômes qu'il a pu trouver ; ce remède unique a un nom, c'est le Simillimum. Après avoir établi le tableau symptomatique possible du malade, l'uniciste devra le comparer, guidé par sa connaissance, au maximum de pathogénésies de l'abondante Matière médicale. Et ayant trouvé le remède unique, le Simillimum, s'il le trouve, il vous le prescrira à la dilution convenable.

•    Deuxième cas : Votre homéopathe est un complexiste ou pluraliste ; c'est l'espèce la plus fréquente. Il prescrira un minimum de remèdes correspondant au maximum de symptômes. Ces remèdes sont généralement à prendre ensemble, ce qui s'écarte notablement de la doctrine hahnemannienne. Mais on a constaté, depuis, que l'effet était tout aussi bon. Généralement, la dilution du remède sera d'autant plus élevée qu'il correspondra à un nombre plus élevé de symptômes. Inversement, la dilution sera d'autant plus basse que les symptômes du remède sont plus rares.

On utilise aussi des médicaments dits de drainage, dont le rôle consiste à favoriser l'élimination des toxines par les reins, le foie, la circulation sanguine, l'intestin, les glandes sudoripares, etc. Le rôle de ce médicament de drainage est de compléter celui des autres médicaments.

Viennent ensuite les remèdes de fond, toujours prescrits à haute dilution. Ils agissent au niveau du ter-; rain, c'est-à-dire de la constitution, du tempérament, du psychisme, des prédispositions morbides ou diathèses. Ils sont également utilisés dans les maladies chroniques. Les moyennes dilutions concernent plutôt les affections chroniques récentes, ou celles que caractérise un ensemble de symptômes aigus, par exemple les intoxications alimentaires. Dans les cas aigus, on prescrit le plus souvent les basses dilutions, dont les effets sont rapides mais brefs, d'où la nécessité de renouveler souvent les doses. Les médicaments de drainage, dont nous avons parlé plus haut, sont également prescrits à basse dilution, car c'est ainsi qu'ils agissent le mieux au niveau de tel tissu, de tel organe, de façon élective et rapide.

Contrairement à ce qu'on croit généralement, l'homéopathie obtient des résultats remarquables dans les états aigus, parfois même plus rapidement que la médecine allopathique et quasi sous les yeux du médecin homéopathe qui vient de donner ses premiers granules au malade. Cette action rapide et précoce suppose évidemment un choix très sûr du remède. En outre, cette affection aiguë va généralement disparaître rapidement ; le rhume traité homéopathiquement en est un exemple frappant. Après une amélioration spectaculaire et une guérison rapide, la convalescence sera également de courte durée et elle sera d'ailleurs suivie homéopathiquement.
Quant aux récidives, elles sont tout à fait exceptionnelles, car c'est l'ensemble du corps qui a été modifié par le traitement homéopathique, faisant tout rentrer dans l'ordre et donnant des forces contre un éventuel sursaut de la maladie.

En général, le traitement des maladies chroniques ne donne pas des résultats aussi évidents que dans les affections aiguës. Dans certains cas où la maladie chronique est apparue récemment, ces résultats peuvent être aussi rapides ou presque. Mais lorsqu'il s'agit d'une maladie que le patient traîne depuis de longues années, il est évident que le traitement ne peut changer du jour au lendemain une situation si bien ancrée, si bien inscrite dans le terrain du malade. Le médecin se trouve devant une santé qui s'est détériorée au fil des années, irrémédiablement, semble-t-il, et il doit agir. Or, le résultat visé par l'homéopathe est un résultat en profondeur. Il se soucie médiocrement de faire disparaître tel symptôme, si c'est pour en voir apparaître un autre. Ce qu'il veut, c'est rendre de nouveau le terrain sain.

Au début du traitement d'une maladie chronique par la médecine homéopathique, on observe une période d'aggravation plus longue que dans les cas aigus. Mais ces quelques jours difficiles à traverser en valent bien la peine, si c'est pour guérir une maladie qui fait de la vie un enfer. Le traitement d'une maladie chronique exige évidemment qu'il se prolonge, que les consultations de révision soient périodiques, que le malade soit très surveillé pendant quelques années. Bien souvent, en effet, après la disparition de leurs symptômes, les malades chroniques se croient guéris et délaissent leurs granules ou leurs gouttes ; c'est une grave erreur, car le terrain n'est peut-être pas encore solide et doit être convenablement entretenu, peut-être pendant de longs mois encore.

•    Troisième cas : Il est possible que votre homéopathe ne soit pas un pur, mais un éclectique, c'est-à-dire qu'il ne se contente pas de la méthode hahnemannienne, mais la couple avec d'autres. Dans certains cas, il admettra l'allopathie comme la seule, actuellement, à pouvoir vous soulager. Plus souvent, il fera appel à d'autres thérapeutiques plus marginales, telles l'acupuncture et la chiropraxie, l'organothérapie et l'oligothérapie, la phytothérapie et l'aromathérapie.

LA CONSULTATION DE L'HOMÉOPATHIE : Le diagnostic

La consultation est terminée. Le médecin se trouve devant une quantité de notes, d'observations et d'impressions. Il va sans doute effectuer un certain tri et chercher éventuellement des symptômes clés, mais il conservera toujours en mémoire l'ensemble du tableau symptomatique. En mémoire aussi, il passera en revue telle ou telle pathogénésie qui correspond aux symptômes, c'est-à-dire qu'il pensera aux remèdes. Il considérera ce qui a trait au terrain, c'est-à-dire à la constitution, au tempérament, au psychisme, à la diathèse, au niveau duquel s'est éventuellement développée l'affection pour laquelle il a été consulté. Quand il a trouvé le remède de fond et celui de drainage – car il y a toujours des toxines à éliminer –, il va s'occuper des symptômes du mal : ceux qui sont particuliers au malade qui les aura décrits abondamment, puis ceux qui sont typiques de la maladie (la douleur du bras gauche de l'angine de poitrine, par exemple), et enfin tout ceux que l'on retrouve dans une maladie (fièvre, abattement, manque d'appétit, etc.) Peut-être, dans un cas douteux, lui sera-t-il nécessaire de consulter un livre de Matière médicale ; mais généralement, le médecin n'en aura pas besoin et pourra prescrire le traitement.

LES TYPOLOGIES DE L'HOMÉOPATHIE : Typologie du premier regard

Nous appellerons ainsi cette typologie un peu « sauvage » qui permet à certains homéopathes de dire à coup sûr, à la vue de certains malades : celui-là est Hepar Sulfur, cet autre est Natrum muriaticum, cet autre encore est Carbo vegetabilis et celui-ci est Phosphoras.

Il se donne ainsi mentalement une première indication du remède dont le malade est comme le reflet. Bien sûr, il s'agira, à travers la longue consultation, de vérifier le bien-fondé de cette première impression, en confrontant les symptômes exposés et observés aux pathogénésies envisagées. Mais lors du premier diagnostic, les traits du visage, la couleur des yeux et des cheveux, le teint, l'embonpoint, la démarche, le maintien, la façon de s'asseoir, les gestes, etc., sont déjà, pour un « vieil » homéopathe, autant de signes importants dont quelques-uns sont peut-être décisifs. Mais il faut pour cela une longue pratique des hommes malades et sains, et une connaissance approfondie de la médecine homéopathique.

LES TYPOLOGIES DE L'HOMÉOPATHIE : Typologie de Nebel

Antoine Nebel classait les individus selon les trois constitutions minérales de base du squelette. Il distinguait ainsi une constitution Garbo-calcique, correspondant au carbonate de calcium. Ces individus massifs, trapus, et résistant bien à la tuberculose, étaient considérés par l'auteur comme les types les plus équilibrés. La constitution phospho-calcique, correspondant au phosphate de calcium, était celle des individus longilignes, frêles, fluets, à poitrine étroite.

Nebel considérait qu'ils étaient peu résistants à la tuberculose. Les individus appartenant à la constitution fluoro-calcique, c'est-à-dire correspondant au fluorure de calcium, n'avaient pas une morphologie bien déterminée, mais ils étaient particulièrement résistants à la tuberculose.

LES TYPOLOGIES DE L'HOMÉOPATHIE : Typologie de Grauvogl

Schématiquement, on peut considérer que les individus sont classés par Grauvogl suivant la qualité de leur métabolisme, des réactions biochimiques de leur organisme. Ainsi, le type oxygénoïde possède un métabolisme qui brûle bien et élimine tous ses déchets, même au-dessus de la normale.

Le type hydrogénoïde est caractérisé par une certaine rétention d'eau à l'intérieur des tissus. L'exemple en est le lymphatique. Le type carbonitrogène possède une balance métabolique mal équilibrée ; le catabolisme est plus faible que l'anabolisme, l'élimination que l'absorption. Ce sont souvent des auto-intoxiqués chroniques. Leur exemple est l'arthritique.

LES TYPOLOGIES DE L'HOMÉOPATHIE

La médecine homéopathique attache, depuis Hahnemann une importance primordiale au terrain, au fond héréditaire qui va nourrir la constitution et le tempérament, origines l'une de la morphologie, l'autre du comportement.

Ce problème du terrain et des variétés héréditaires qu'il supposait avait préoccupé Hahnemann lorsqu'il s'était agi de traiter, selon sa méthode thérapeutique, diverses maladies chroniques qui ne répondaient pas comme les maladies aiguës. Il en était venu à distinguer trois sortes de diathèses ou prédispositions à telle ou telle maladie chronique : la syphilis, la sycose et, surtout, la psore dont le miasme (entendons les toxines) était, selon lui, responsable d'un nombre impressionnant de maladies chroniques.

Mais cette classification hahnemannienne est pathologique ou prépathologique. Les homéopathes, et pas seulement eux, allaient s'efforcer de définir, dans l'infinie variété des individus, des groupes répondant à certaines caractéristiques : des types.

Cette typologie n'est pas nouvelle ; elle remonte même au père de la Médecine, à Hippocrate, qui divisait les hommes selon leurs humeurs en quatre types : le sanguin, le bilieux, le lymphatique et l'atrabilaire ou nerveux.

Bien des systèmes, basés sur l'anthropologie, sur la morphologie, sur les fonctionnements endocriniens, sur les tendances psychotiques, etc., ont été élaborés au cours des siècles, mais il fallut attendre le XX, siècle pour avoir entre les mains un outil presque parfait, basé sur une étude statistique rigoureuse -, la typologie de Sheldon. L'étude portait sur les aspects morphologiques et caractériels ; elle aboutissait à la définition de trois types fondamentaux : le viscérotonique, le cérébrotonique et le somatotonique.

À ce propos. il est essentiel de rappeler que ces types sont des cas extrêmes et que l'écrasante majorité des individus se répartit entre eux, selon des ordres de grandeur que Sheldon a d'ailleurs chiffrés : tel, par exemple, l'indivi du 543, c'est-à-dire un individu qui aura 5 composantes somatotoniques, 4 viscérotoniques et 3 cérébrotoniques. On voit avec quelle souplesse fonctionne le système de Sheldon. Curieusement, cette typologie recoupe en partie celle des Allemands Kretschmer et Grauvogl, et celles du Suisse Nebel et du Français Léon Vannier.

Comment prendre un remède homéopathique

Hahnemann souhaitait que les remèdes homéopathiques pénètrent dans l'organisme à travers les diverses muqueuses : celles des voies digestives, mais également celles des voies respiratoires. Même à travers la peau et le placenta. Ses désirs sont en partie réalisés : qu'il s'agisse de globules, de granules, d'ampoules buvables, de triturations, de gouttes, ces remèdes homéopathiques traversent la muqueuse de la langue et de la bouche avant d'atteindre celles l'œsophage et de l'estomac. Quant aux suppositoires, ils agissent au niveau de la muqueuse du rectum.

Les remèdes homéopathiques ne doivent pas être pris n'importe quand ni comment. Entre les repas, un quart d'heure à une demi-heure avant, et environ deux heures après, de telle manière qu'ils ne se mélangent pas aux aliments. La plupart des homéopathes interdisent la prise simultanée de médicaments allopathiques ou autres dans la plupart des cas, à moins qu'une maladie importante, un diabète par exemple, n'exige un traitement particulier. Il sera également conseillé au malade traité par homéopathie d'éviter les excitants de la vie moderne tels l'alcool, le tabac, le café, le thé, et même les diverses tisanes telles la verveine, la camomille et surtout la menthe, etc.

Le remède homéopathique est sans danger
On a accusé le remède homéopathique de mille choses souvent contradictoires, mais jamais, au grand jamais, on ne l'a accusé d'être dangereux. Supposons que votre enfant avale le contenu d'un, de deux, voire de plusieurs flacons de granules homéopathiques, même marqués Arsenicum album, eh bien, il ne se passera rien, strictement rien N'avons-nous pas vu que les dilutions des substances actives sont extrêmement faibles ? Aucune intoxication n'est donc à craindre. Il n'est même pas nécessaire de prévenir votre médecin et encore moins police secours. Il faut savoir qu'un remède homéopathique n'est jamais toxique. D'abord ne pas nuire. Primum non nocere. C'est aussi une des devises hippocratiques de cette médecine décidément pas comme les autres.

La présentation des remèdes homéopathiques

•    Le tube de granules
Contient environ 75 granules d'un mélange de saccharose et de lactose, imprégné de la substance indiquée avec sa dilution. La prise habituelle est de deux ou trois granules à sucer, ou mieux, à laisser fondre sous la langue sans avaler.

•    La dose-globules
Contient environ 200 globules d'un mélange de saccharose et de lactose imprégné de la substance indiquée avec sa dilution.
La dose-globules s'absorbe en une seule fois, à jeun, par voie perlinguale. Les globules sont environ dix fois plus petits que les granules.

•    Le flacon de gouttes
Contient 15 cm' de la substance indiquée avec sa dilution. On en prend généralement 5 gouttes à la fois par voie perlinguale en attendant que le remède fonde sur la langue avant d'avaler. Ce mode de présentation est surtout utilisé pour les dilutions décimales. Il est parfois conseillé de prendre les gouttes diluées dans un peu d'eau pure.

•    Ampoule buvable
Contient 1 cm' de la substance indiquée avec sa dilution. On la prend à jeun par voie perlinguale.

•    Suppositoire
Contient une goutte de la substance indiquée avec sa dilution. On le prend le soir, au coucher de préférence.

•    Triturations ou flacon de poudre
Contient 15 g de poudre de lactose imprégnée de la substance indiquée avec sa concentration. On la prend habituellement avec une cuiller-mesure ou par sachet.

•    Triturations par prises
Sous forme de comprimés ou de paquets.

    Il existe également des remèdes homéopathiques sous forme de sirops, de liniments, d'onguents et de pommades.

LES REMÈDES HOMÉOPATHIQUES : Les substances animales

Les substances animales sont très variées : elles vont de l'animal entier à ses sécrétions, en passant par les différentes parties de son corps. Les animaux sont utilisés à l'état frais, parfois même vivants, ou desséchés. Des serpents comme Naja, Elaps, Vipera sont mis à l'état frais dans le flacon d'alcool. Mais l'abeille (Apis mel.) est plongée vivante dans un récipient contenant de l'alcool. Par contre, certaines espèces, telle la cantharide (Cantharis), sont utilisées desséchées. Les venins de serpent sont également utilisés dans la préparation de remèdes homéopathiques et l'un des plus célèbres de l'histoire de cette médecine est certainement le venin de Lachesis expérimenté par Hering. Parfois, une sécrétion est utilisée, c'est le cas de Murex purpurea, de Lac delfloratum (lait de vache écrémé) et surtout de Sepia (encre de seiche).

  • Teintures-mères, triturations et dilutions
La plupart des substances animales sont traitées comme les substances végétales par macération dans l'alcool et obtention d'une teinture-mère. Parfois, surtout lorsqu'il s'agit d'insectes desséchés, le corps est réduit en poudre et trituré avec du lactose. Parfois, enfin, dans le cas des venins, des sécrétions et des excrétions, la dilution est utilisée.

LES REMÈDES HOMÉOPATHIQUES : Les substances minérales

Les substances minérales utilisées en homéothérapie sont soit d'origine naturelle, soit produites par syn, thèse chimique. Parmi les corps simples, il faut citer en premier lieu les métaux et les métalloïdes à l'état pur tels le fer (Ferrum), le cuivre (Cuprum), le soufre (Sulfur), l'iode (Iodum) et l'or (Aurum). La plupart des corps composés (sels, anhydrides, hydroxydes, etc.) sont utilisés à l'état le plus pur. Parmi les exceptions, citons surtout le sel marin (Natrum mur), préféré au chlorure de sodium. Certains corps complexes d'origine naturelle, des minerais, sont également employés, tels la bauxite, la pechblende et le gypse. On utilise même certains pétroles.

  • Triturations et dilutions
Pour obtenir l'équivalent des teintures-mères des substances végétales, on doit, dans le cas des substances minérales, employer d'autres techniques. La plus ancienne, inventée par Hahnemann, consiste à triturer avec du lactose (sucre du lait) les substances minérales solides réduites en poudre très fine.
Une méthode nouvelle utilise aujourd'hui, quand c'est possible, les métaux rendus colloïdaux ou, plus récemment encore, rendus solubles par ultrasons ou rayons ultraviolets. Certaines substances minérales peuvent être facilement diluées dans différents solvants, particulièrement l'eau et l'alcool. Les traditionalistes préfèrent cependant utiliser la trituration dans tous les cas. Celle-ci est en tout cas indispensable lorsque la substance minérale est insoluble dans l'eau ou l'alcool. Elle sera réduite en poudre impalpable et triturée avec le lactose qui est un véhicule neutre du médicament homéopathique.

LES PATHOGÉNÉSIES

On appelle pathogénésie le dossier, le protocole de l'expérimentation sur un individu sain d'une substan­ce active susceptible de provoquer des symptômes phy­siques et psychiques. En bref, cela se présente comme un tableau symptomatique. Comme Hahnemann l'écrivait dans son Organon : « On a besoin de connaître dans tout son développement la puissance morbifique de chaque médicament. En d'autres termes, il faut que les symp­tômes et changements qui sont susceptibles de survenir par l'action de chacun d'eux sur l'économie, surtout chez un homme sain, aient été, autant que possible, tous obser­vés avant qu'on puisse se livrer à l'espoir de trouver parmi eux des remèdes homéopathiques contre la plupart des maladies naturelles ». Le maître professe en outre qu'il est du devoir du médecin de rechercher ce que, les médicaments produisent par eux-mêmes, c'est-à-dire les changements qu'ils amènent dans le corps en bonne santé, pour qu'ainsi l'on voie clairement à quelles mala­dies en général ils conviennent.

Depuis l'affaire du quinquina et les recherches qui ont suivi, Hahnemann est persuadé qu'il faut payer de sa personne et expérimenter les substances sur lui-même, en ayant bien soin de noter au fur et à mesure les manifesta­tions, les symptômes qui se présentent. Il écrit à ce sujet : « Il n'y à donc pas de moyen plus sûr et plus naturel, pour trouver infailliblement les effets propres des médicaments sur l'homme, que de les essayer séparément les uns des autres, et à des doses modérées, sur des personnes saines, et de noter les changements, les symptômes et les signes qui résultent de leur action primitive surtout sur l'état physique et sur le moral, c'est-à-dire les éléments de maladie que ces substances sont capables de produire ; car, ainsi qu'on l'a vu, toute la vertu curative des médicaments est fondée uniquement sur le pouvoir qu'ils ont de modifier l'état de l'homme, et ressort de l'observation des effets qui résultent de l'exercice de cette faculté. Le premier, j'ai suivi cette route avec une persévérance qui ne pouvait naître et se soutenir que par l'intime conviction de cette grande vérité, si précieuse pour le genre humain, que l'administration homéopathique des médicaments est la seule méthode certaine de guérir les, maladies. »

Hahnemann utilisera aussi des cobayes volontaires parmi son entourage et ses disciples. Des pathogénésies ainsi établies, il tirera de premières conclusions très intéressantes. Que les médicaments simples développent chez l'homme sain des effets qui sont propres à chacun d'eux ; cependant, leur production n'est pas constante si elle est invariable ; certains effets apparaissent tantôt chez l'un à tel moment, ou sont absents chez l'autre, ou apparaissent plus tard. Hahnemann a appelé effets primitifs ou de premier ordre les effets qui apparaissent plus tôt, et secondaires ou de second ordre ceux qui apparaissent plus tard. Enfin, il est apparu clairement que la durée d'action du médicament à dose convenable est limitée dans le temps.

LES PRINCIPES DE L'HOMÉOPATHIE : Loi d'infinitésimalité

Loi d'infinitésimalité
L'effet thérapeutique d'une dose homéopathique augmente avec sa dilution. Ainsi, des doses infinitésimales de substance active auront une action thérapeutique supérieure à celle d'une dose plus forte de la même substance.
Supposons qu'on vous fasse prendre une quantité bien définie d'une substance qui vous donne la migraine ; il est bien évident que la loi de Similitude ne consiste pas à vous donner la même quantité de cette substance pour arrêter vos migraines. Elles ne feraient en fait que s'aggraver. Par contre, une dose infinitésimale de cette substance préparée homéopathiquement risque fort de les arrêter. C'est ainsi que la loi d'infinitésimalité peut être considérée comme un prolongement de la loi de Similitude.

À l'origine, Hahnemann traitait avec le « semblable » mais à des doses quasi normales. Il s'aperçut bien vite que la première action des remèdes qu'il administrait ainsi se traduisait par une aggravation initiale mais passagère de la maladie. Cette aggravation lui parut un signe favorable du traitement. Encore ne devait-elle pas être trop inquiétante. C'est pourquoi il réduisit les doses de ses remèdes, et, de fil en aiguille, de petites doses en plus petites, il en vint aux infinitésimales. C'est alors qu'il constata, à sa grande surprise, que, contrairement à ce qu'on aurait pu attendre, ces doses infinitésimales avaient une action thérapeutique supérieure aux doses plus importantes. Il écrivit à ce propos dans son Organon : « L'effet d'une dose homéopathique augmente si l'on agrandit le volume de la liqueur dans laquelle on la résout, quoique le contenu médicinal reste le même ; car, ici, le remède touche une plus grande surface de nerfs sensibles qui reçoivent son effet. »
Cette loi d'infinitésimalité implique évidemment toute une technique de préparation des remèdes. Nous en parlerons plus loin dans un autre chapitre.

Pour ou contre l'homéopathie ?





LES PRINCIPES DE L'HOMÉOPATHIE : Loi de Similitude

Les principes de l'homéopathie ne sont pas nombreux, mais ils sont essentiels. Découverts et mis à l'épreuve par Samuel Hahnemann, ils furent formulés dans son ouvrage fondamental : L'Organon de l'Art de Guérir, où il expose sous forme de conseils et d'informations, généralement concis, les bases mêmes de sa médecine révolutionnaire. Ces principes n'ont pas changé depuis qu'ils ont été pour la première fois définis. Ils sont restés immuables comme les postulats dont une science exacte se déduit. Et c'est bien le cas ici. On peut dire, sans trop exagérer, que toute l'homéopathie est issue de ces principes définis, il y a près de cent cinquante ans, par un médecin érudit et laborieux, sous le coup d'une découverte étonnante dont il pressentait l'extraordinaire importance pour l'avenir de la médecine.
Loi de Similitude
Toute substance susceptible de faire apparaître chez un individu sain certains symptômes est également susceptible de faire disparaître chez un individu malade des symptômes semblables.
Cette loi, Hippocrate l'avait déjà formulée deux mille ans plus tôt : « La maladie, écrivait-il, est produite par les semblables, et par les semblables que l'on fait prendre, le patient revient de la maladie à la santé. Ainsi, ce qui produit la strangurie (difficulté d'uriner) qui n'est pas, enlève la strangurie qui est. La toux, comme la strangurie, est causée et enlevée par les mêmes choses. »

Ce principe des semblables qu'au Moyen Âge on allait résumer par un axiome : Similia similibus curantur, c'est-à-dire : les semblables sont guéris par les semblables, de nombreux médecins n'eurent garde de l'oublier. Ainsi, le plus savant d'entre eux, Paracelse, écrit dans un de ses traités : « Les semblables guérissent les semblables : le scorpion guérit le scorpion, le mercure, le mercure... Ce qui guérit l'homme peut également le blesser et ce qui l'a blessé peut le guérir... Ainsi les semblables sont utiles dans la guérison. » Pour Paracelse, le lien entre l'état morbide et son remède est tel qu'au lieu de désigner la maladie par son nom, il préfère nommer le remède qui convient à celle-ci. C'est ce qu'il fait dans son Liber Paramirum, lorsqu'il écrit : « Ne dites pas : ceci est de l'épilepsie, ce qui ne nous apprend rien. Dites : ceci est la maladie de Viridellus (gui). Alors vous parlerez en médecin, car vous aurez en même temps l'indication du traitement... Les noms des maladies ne servent pas pour l'indication des remèdes, c'est le semblable qui doit être comparé avec son semblable à l'aide du nom, et cette comparaison sert à découvrir les arcanes pour guérir les maladies. »
Il faudrait encore citer le célèbre médecin belge du XVII, siècle, Van Helmont, qui professait la même théorie et, au XVIII' siècle, le médecin allemand Stahl qui écrivait : « Je suis persuadé que les maladies cèdent aux agents qui produisent une affection semblable. »

Samuel Hahnemann, qui connaissait bien la littérature médicale, ne devait pas ignorer cette théorie des semblables. mais il lui restait à l'expérimenter sur lui-même et les autres, ce qu'il fit lors de l'affaire du quinquina. Alors qu'il traduisait un ouvrage médical de l'Écossais Cullen, il fut frappé par une explication curieuse sur le traitement de la fièvre des marais par l'écorce de quinquina. Cullen soulignait l'action roborative de ce remède sur la muqueuse de l'estomac. Or, Hahnemann se souvenait encore des douleurs gastriques dont il avait souffert après l'absorption de cette substance, alors qu'il avait la fièvre des marais. Cette contradiction le poussa à acheter de la poudre d'écorce de quinquina et à l'expérimenter sur lui-même. Ahuri, il constata qu'il ressentait tous les symptômes de la fièvre des marais. Il venait de découvrir une chose étonnante. Il nota dans la marge du livre de Cullen : « Les substances qui produisent un genre de fièvre font disparaître les diverses variétés de fièvre. » Il lui restait à contrôler le fait avec d'autres substances, ce qu'il fit avec succès. Dans un article paru en 1796 à Iéna, dans le Journal de la médecine pratique, il allait pour la première fois rendre publiques ses expériences et surtout sa théorie. Il écrivait : « Toute substance médicinale provoque dans le corps humain une sorte de maladie particulière, d'autant plus prononcée et violente que la substance est efficace... Similia similibus, on guérit une maladie par des remèdes qui provoquent des symptômes analogues à ceux de la maladie. »

La loi de Similitude est tout entière dans ces derniers mots. C'est le principe fondamental de l'homéopathie et c'est pourquoi le remède prescrit par un homéopathe à dose infinitésimale, est toujours une substance qui, à forte dose, provoquerait chez un individu sain des symptômes semblables à ceux dont souffre le malade.
Il est évident que cette loi de Similitude implique non seulement une connaissance précise des symptômes du malade, mais aussi des symptômes que provoqueraient les remèdes sur des hommes sains, afin de trouver le semblable (remède) qui guérira le semblable (maladie). Cette connaissance des remèdes est obtenue grâce à une expérimentation de ceux-ci sur l'homme. Hahnemann a d'ailleurs donné l'exemple. les dossiers de ces remèdes s'appellent des pathogénésies. Un chapitre leur est consacré.