• Premier cas : Votre homéopathe est un uniciste, voire un kentiste, espèce plus rare encore. Il est partisan, comme Hahnemann, du remède unique qui reproduit tous les symptômes qu'il a pu trouver ; ce remède unique a un nom, c'est le Simillimum. Après avoir établi le tableau symptomatique possible du malade, l'uniciste devra le comparer, guidé par sa connaissance, au maximum de pathogénésies de l'abondante Matière médicale. Et ayant trouvé le remède unique, le Simillimum, s'il le trouve, il vous le prescrira à la dilution convenable.
• Deuxième cas : Votre homéopathe est un complexiste ou pluraliste ; c'est l'espèce la plus fréquente. Il prescrira un minimum de remèdes correspondant au maximum de symptômes. Ces remèdes sont généralement à prendre ensemble, ce qui s'écarte notablement de la doctrine hahnemannienne. Mais on a constaté, depuis, que l'effet était tout aussi bon. Généralement, la dilution du remède sera d'autant plus élevée qu'il correspondra à un nombre plus élevé de symptômes. Inversement, la dilution sera d'autant plus basse que les symptômes du remède sont plus rares.
On utilise aussi des médicaments dits de drainage, dont le rôle consiste à favoriser l'élimination des toxines par les reins, le foie, la circulation sanguine, l'intestin, les glandes sudoripares, etc. Le rôle de ce médicament de drainage est de compléter celui des autres médicaments.
Viennent ensuite les remèdes de fond, toujours prescrits à haute dilution. Ils agissent au niveau du ter-; rain, c'est-à-dire de la constitution, du tempérament, du psychisme, des prédispositions morbides ou diathèses. Ils sont également utilisés dans les maladies chroniques. Les moyennes dilutions concernent plutôt les affections chroniques récentes, ou celles que caractérise un ensemble de symptômes aigus, par exemple les intoxications alimentaires. Dans les cas aigus, on prescrit le plus souvent les basses dilutions, dont les effets sont rapides mais brefs, d'où la nécessité de renouveler souvent les doses. Les médicaments de drainage, dont nous avons parlé plus haut, sont également prescrits à basse dilution, car c'est ainsi qu'ils agissent le mieux au niveau de tel tissu, de tel organe, de façon élective et rapide.
Contrairement à ce qu'on croit généralement, l'homéopathie obtient des résultats remarquables dans les états aigus, parfois même plus rapidement que la médecine allopathique et quasi sous les yeux du médecin homéopathe qui vient de donner ses premiers granules au malade. Cette action rapide et précoce suppose évidemment un choix très sûr du remède. En outre, cette affection aiguë va généralement disparaître rapidement ; le rhume traité homéopathiquement en est un exemple frappant. Après une amélioration spectaculaire et une guérison rapide, la convalescence sera également de courte durée et elle sera d'ailleurs suivie homéopathiquement.
Quant aux récidives, elles sont tout à fait exceptionnelles, car c'est l'ensemble du corps qui a été modifié par le traitement homéopathique, faisant tout rentrer dans l'ordre et donnant des forces contre un éventuel sursaut de la maladie.
En général, le traitement des maladies chroniques ne donne pas des résultats aussi évidents que dans les affections aiguës. Dans certains cas où la maladie chronique est apparue récemment, ces résultats peuvent être aussi rapides ou presque. Mais lorsqu'il s'agit d'une maladie que le patient traîne depuis de longues années, il est évident que le traitement ne peut changer du jour au lendemain une situation si bien ancrée, si bien inscrite dans le terrain du malade. Le médecin se trouve devant une santé qui s'est détériorée au fil des années, irrémédiablement, semble-t-il, et il doit agir. Or, le résultat visé par l'homéopathe est un résultat en profondeur. Il se soucie médiocrement de faire disparaître tel symptôme, si c'est pour en voir apparaître un autre. Ce qu'il veut, c'est rendre de nouveau le terrain sain.
Au début du traitement d'une maladie chronique par la médecine homéopathique, on observe une période d'aggravation plus longue que dans les cas aigus. Mais ces quelques jours difficiles à traverser en valent bien la peine, si c'est pour guérir une maladie qui fait de la vie un enfer. Le traitement d'une maladie chronique exige évidemment qu'il se prolonge, que les consultations de révision soient périodiques, que le malade soit très surveillé pendant quelques années. Bien souvent, en effet, après la disparition de leurs symptômes, les malades chroniques se croient guéris et délaissent leurs granules ou leurs gouttes ; c'est une grave erreur, car le terrain n'est peut-être pas encore solide et doit être convenablement entretenu, peut-être pendant de longs mois encore.
• Troisième cas : Il est possible que votre homéopathe ne soit pas un pur, mais un éclectique, c'est-à-dire qu'il ne se contente pas de la méthode hahnemannienne, mais la couple avec d'autres. Dans certains cas, il admettra l'allopathie comme la seule, actuellement, à pouvoir vous soulager. Plus souvent, il fera appel à d'autres thérapeutiques plus marginales, telles l'acupuncture et la chiropraxie, l'organothérapie et l'oligothérapie, la phytothérapie et l'aromathérapie.